C’est dans un Londres victorien en proie à des phénomènes paranormaux que nous plonge la série Les Irréguliers de Baker Street. Nous y faisons la connaissance des héroïnes principales : Béa, une fille aussi forte qu’ingénieuse, et Jessie, maladive mais capable d’entrer dans l’esprit des gens. Alors qu’elles tentent de survivre en compagnie de leurs proches amis, Billy et Spike, Béa est contactée par le Docteur Watson afin qu’ils l’aident à résoudre une affaire de disparition de bébés.
Oui, le docteur Watson. Comme dans « Élémentaire, mon cher Watson ! » Parce que comme l’indique la mention du nom « Baker street » dans le titre de la série (qui est, soit dit en passant, un ajout de la VF), la série s’inspire de l’univers de Sherlock Holmes pour créer le sien.
Si vous connaissez un peu les nouvelles et romans de Sir Arthur Conan Doyle, vous savez probablement que « Les Irréguliers de Baker Street » est le nom donné à un groupe d’enfants qui aide parfois Sherlock dans ses enquêtes. Mais tout point commun avec le canon holmésien s’arrêtera là. Car après… tout, vraiment TOUT est différent.
Pour commencer, les phénomènes paranormaux qui sévissent à Londres sont vraiment paranormaux : nous ne sommes pas face à des mystères étranges qui trouveraient une explication logique, mais bien dans un monde où règne le surnaturel.
Second point, les personnages connus de l’univers de Sherlock Holmes (Sherlock, Watson, notamment) sont totalement « out of character » comme on dirait dans le milieu de la fanfiction. En d’autres termes, leur caractère, et même leur histoire/leur passé ici ne correspondent pas du tout aux œuvres de Conan Doyle. La série ne fait qu’emprunter leur nom, ce qui est, de loin, le plus gros reproche que je lui ferais.
En effet, depuis quelques années, je trouve le cinéma bien trop frileux en ce qui concerne les œuvres originales. Il y a d’abord eu une grosse vague d’adaptations des succès littéraires. A présent, nous sommes dans une vague de « réchauffé » : les studios reprennent des licences connues du grand public, font des préquelles, des reboots, des reboots de reboots… jusqu’à ce que la vache à lait, devenue trop maigre, finisse par mourir.
Avec Les Irrégiliers de Baker Street, nous sommes totalement dans ce cadre-là : il fallait attirer la curiosité du public avec des noms connus, alors ils ont du se dire « Cadre victorien ? Fille intelligente ? Aller, hop, lui, on le renomme Sherlock Holmes et lui Watson, ça passera crème ! ».
Bref, cette série aurait très bien pu exister par elle-même sans la licence Sherlock. Et je trouve qu’elle aurait mieux fait d’essayer. Parce qu’en collant des noms connus, on créé automatiquement des attentes chez le spectateur. Des attentes qui ne pourront ici qu’être déçues…
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