C’est en octobre 2015, quelques mois après sa parution, que j’ai lu pour la première fois Les yeux améthyste.J’avais d’ailleurs réalisé une chronique, malheureusement, celle-ci s’est depuis perdue dans les méandres du net. L’occasion d’un « Chat vous a plu », rendez-vous littéraire proposé par les éditions du Chat noir sur Instagram, m’a donné envie de relire l’ouvrage.
Les yeux améthyste se présente sous la forme d’un beau-livre à la couverture cartonnée et pourvu d’illustrations couleurs réalisées par l’autrice elle-même. Les traits de ses personnages ne sont pas sans évoquer l’univers très particulier de Tim Burton et le récit tout entier est à l’image de ces illustrations : sombre et fantasmagorique. Ambiance garantie !
Fae est une jeune fille portée par le désespoir. Victime de violences conjugales, elle met fin à ses jours. Mais alors qu’elle aurait dû se réincarner, Azrael, Ange de la Mort, lui « propose » de venir avec lui en Outremonde. (Si je mets « propose » entre guillemets, c’est qu’en réalité Azrael ne lui laissera pas vraiment le choix.)
Azrael et Fae vivront là-bas une relation que l’on ne peut définitivement pas qualifier d’ « histoire d’amour ». Point de mièvrerie, mais des secrets, beaucoup de secrets. Et des abus. Beaucoup d’abus. De fait, à la lumière des révélations finales, je me demande si cette relation ne fait pas écho à celle que vivait Fae avec Jeremy… Si tel est le cas, cela signifie que le final était, d’une certaine manière, annoncé depuis le début.
Le récit est bien plus raconté (tell) qu’il n’est montré (show). Cela génère un détachement qui permet de mieux accepter le surréalisme mais qui en revanche nous coupe du lien empathique qui pourrait nous relier aux personnages, nous empêchant parfois de véritablement comprendre leurs pensées et donc leurs motivations. Cela pourra gêner certains lecteurs, particulièrement si vous avez besoin que tout soit logique et cadré. Aussi sachez que oui, aussi tarabiscoté que puisse paraitre l’histoire, il y a bel et bien une logique à ce récit. Il faudra, pour le comprendre, patienter jusqu’à la seconde partie du récit, pour que tout s’accélère et que la vérité commence enfin à se dévoiler.
A partir de ce point de bascule apparait un déséquilibre qui sera l’un de mes regrets par rapport au récit : la première partie est très lente, elle prend le temps de poser l’ambiance tandis que la seconde va très vite. Tellement vite qu’il en est parfois difficile de tout assimiler pour bien comprendre chaque nouvel élément. Autre bémol : il s’agit de l’un des plus anciens romans de la maison d’édition, et cela se ressent, aussi bien dans la maquette que dans le nombre de coquilles.
En résumé, Les yeux améthyste est un récit qui saura séduire par son ambiance sombre et fantasmagorique. Il est ponctué de très belles illustrations qui nous plongent dans l’univers envoûtant de l’autrice, et le tout est présenté dans un bel écrin à la couverture cartonnée. Si vous aimez le gothique, ce roman vaut le détour.
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